Les Grands Verres - Palais de Tokyo
Avec le restaurant « Les Grands Verres » au Palais de Tokyo, l’expérience culinaire devient expérience immersive. L’architecture devient émotion, matière, elle dialogue avec la structure du Palais et émerge de ses traces, de son passé, de sa matière. L’architecture transforme avec poétique les espaces bruts et célèbre la force du non-achevé. Le concept des « Grands verres »? Une restauration et des produits authentiques, frais, du marché, une cuisine naturelle. Pour le porter il fallait faire voyager tous les sens et ouvrir la possibilité de créer de nouvelles relations autour de l’assiette. L’architecture du restaurant propose ainsi une gradation dans l’expérience, allant de l’espace du plus poreux au plus intime, à travers trois intensités chromatiques. Pour ce “Palais de la main” Lina Ghotmeh a tout pensé et dessiné à partir de matériaux naturels, bruts ou recyclés: bar monumental, chaises, fauteuils, ou l’éclairage, en forme de gouttelettes de verre cerclées de métal noir, qui varie dans ses hauteurs, sa densité, son intensité pour souligner l’unité de trois espaces tout en se singularisant dans chacun. Car l’espace se décline en 3 actes.
Premier acte : « Manger le Palais »
A l’entrée, le premier espace, surnommé “Ready-made”, est le plus fortement en lien avec le Palais de Tokyo et sa vie artistique. Il offre de multiples combinaisons. Lieu à géométrie variable, On y boit et on y mange au rythme des installations et de manière plus informelle, assis, debout ou entre deux, en hauteur, sur des chaises, une banquette ou sur ces gradins qui permettent de découvrir autrement les espaces du musée.
Deuxième acte : Retour à la terre
Espace central des Grands verres, lieu de convivialité active. Son bar unique de 18 mètres de long en terre compactée en est socle de pulsations, de partage et de curiosité entre ceux qui font le lieu : bartenders et convives. C’est autour de lui que s’organise l’espace comme pour signifier, à qui pourrait encore l’ignorer, que la terre est le socle réel et la base essentielle de tout bien agricole, de toute nourriture.
Troisième acte : Dîner au creux d’une table oeuvre d’art
Surnommé “Glass House”, voici le dernier acte : l’espace le plus intimiste, privatisable, pour une autre expérience culinaire : Dîner au creux d’une table œuvre d’art dont la forme tripode dessinée par Lina Ghotmeh, s’inspire de la nature, évoque une goutte d’eau toute en courbes et creux. L’irrévérence et l’expérimentation seront reines dans cet espace qui communique avec les autres grâce à une interface de verre dépoli.
La terrasse
D’une capacité totale d'environ 200 places, l’aménagement de la terrasse s’inscrit pleinement dans la géométrie du lieu, proposant un dialogue intime avec la majesté de l’existant. Le mobilier aux formes pures, presque primaires, entoure un bar fait d’un feuilletage de strates de béton ; autour, les chaises fabriquées à partir de plastique recyclé, émettent quelques touches de couleur rouge et verte en laissant place à ce site exceptionnel dominant la Seine.
[…] [×]
Awards
Copyrights
photos © Takuji Shimmura